mercredi 25 mars 2009

Blind Eye

Ou?

Vlkova 26. le plus simple pour y aller est d'aller en métro jusqu'à Jiriho z Podebrad (vous commencez à la connaître cette station, hein?!) de prendre la rue Slavikova, puis à droite la rue Kubelikova, puis prendre la première rue à gauche (Krasova), et après c'est tout de suite à gauche quand on prend la rue Vlkova sur laquelle débouche la Krasova. Compter entre 5 et 15 minutes de marche à partir du métro en fonction de la saison et de l'état d'ivresse. Près de l'Akropolis et idéal pour préparer ou conclure celui-ci.

Jusqu'à quelle heure?

Tard, ça peut aller jusqu'à 5/6 heures le vendredi ou le samedi.

Janus Bifrons

Le Blind Eye est un bar intéressant qui ne laisse pas indifférent, en général on s'en souvient. Il est à deux visages: ce peut être l'endroit le plus glauque et le plus désenchanté du monde, comme le bar de la soirée parfaite où la musique est excellente, l'alcool se boit comme du petit lait, où on tchatche avec bonne humeur et esprit à tout le monde et d'où on ne repart pas tout seul chez soi à la fin. On va essayer d'expliquer.

L'Amérique décadente

Le Blind eye se veut être un bar américain, et il y est arrivé puisque la majorité de la clientèle est composée d'expatriés d'outre-Atlantique. "Comme partout dans les bars de Prague et particulièrement de Zizkov", diront certains vieux routiers passés par la ville aux cent clochers et ses rades pendant les années 90 (vous vous souvenez du Taz, les gars? et du premier Bunkr??). Bin non, fini, les 40 000 jeunes glandeurs américains qui vivaient une pseudo-expérience européenne à peu de frais sont pour la plupart retournés bosser chez eux ou partis ailleurs, bin peu sont restés, et il n'y a plus beaucoup de bars de ce genre aujourd'hui à Prague, alors qu'ils étaient légions il y a dix ans.

Au Blind Eye donc y'a les Américains qui sont restés, et il règne souvent une lourde atmosphère de découragement et d'amertume dans ce bar. Voir tous les soirs ce type à barbe et à casquette avec toujours la même veste en jean marquée de l'expression "Loser Number One", et qui fait sempiternellement et consciencieusement la gueule, ça a quelque chose de déprimant. Quand Joe la Lose a invité ses potes, l'ambiance est assez morose. Le choix de boisson est des plus réduits en plus, les serveurs pas sympas et les WC franchement immondes.

On se dit ces soirs-là quand on rentre que décidément, l'Amérique et la civilisation occidentale n'ont aucun avenir et qu'elles commencent même à renifler sacrément le faisandé.


Part time punks, la classe!

Et puis il y a les soirs où la clientèle, toujours en majorité américaine, est composée de gens curieux et souriants qui veulent parler, ainsi sont les Américains savez-vous, très ouverts sur l'extérieur et très easy-going, comme on dit en bon français, si vous vous collez seul au bar un soir comme c'est sûr qu'on viendra vous causer plus vite qu'à la hospoda du roi Georges. Et où le DJ à qui on a donné carte blanche vous surprend avec une programmation musicale dont vous n'auriez jamais osé rêver, avec les mythiques Television Personalities en vedette, et tout ce que le rock alternatif américain a fait de mieux dans les années 90. On discute devant le bar, on guinche sur la petite piste de danse (dès qu'il y a quinze personnes c'est plein!) et puis on va conclure la conversation entamée au bar et poursuivie dans la piste de danse dans une petite pièce attenante à celle-ci, où les asociaux congénitaux qui sortent en groupe peuvent également faire un petit squatt à cinq ou six sans être dérangés par les gens qui voudraient leur parler.

Ces soirs-là, quand on ressort du Blind Eye au petit matin, on ne regrette pas sa soirée, et on ne regrette pas la journée qui va suivre! Si vous êtes à l'Akro ou à U sadu c'est pas mal pour continuer la soirée sans trop marcher.

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