dimanche 30 décembre 2007

Základna Žižkov

Ou? au numéro 3 de la rue Lipanska à Žižkov. C'est une petite rue qui monte toute de suite à gauche après l'arrêt de tram Lipanska.
Comment?: en tram (n° 5, 9 et 26 le jour).

Une base souterraine

Základna Žižkov, ça veut dire "Base Žižkov", je ne sais pas de quoi ce bar peut bien être le siège: d'une bande de skaters, du front de Libération de Žižkov, de la section locale des supporters du Vitkoria Žižkov? . C'est un petit bar dans les caves assez typique, même pour le quartier de Žižkov si riche en bars de toutes sortes, d'ailleurs j'aurais pu intuler ce blog " Les bars de Žižkov" finalement, il y aurait eu bien assez de matière.

Ne vous laissez pas intimider par la porte fermée et sonnez. Ne vous laissez pas intimider par le serveur en casquette qui vous accueille d'une brève syllabe vous invitant à rentrer, et pénétrez dans ce lieu vraiment underground. En effet, vu l'odeur de moisissure qui y règne, on est bien sous terre. Mais sinon c'est assez sympa, la bière est bonne et pas chère (22 couronnes la desitka), la musique se laisse écouter et si c'est nul c'est pas grave, c'est pas très fort.

La spécialité du bar est le baby-foot. Il y a en a quatre et tous les mardis il y a des tournois de baby-foot (pour les infos, c'est là: http://www.kulturniakce.cz/info.php?IDZ=4491). Ce qui me donne l'occasion de décrire le baby-foot tchèque: comme le baby-foot allemand, c'est-à-dire avec une vitre qui recouvre, des balles en cire incontrolâbles et pas de règles, n'importe quel joueur peut marquer en reprise. Les expatriés de mon genre qui se risquent à y jouer sont soit ridicules (quand ils jouent contre plus fort qu'eux et se font massacrer) soit pitoyables (quand ils jouent entre eux). Mais les locaux, pardon, quelle maestria, quelle dextérité, quelle adresse, quels réflexes! Il doit y avoir des heures de travail derrière, et des litres de Gambrinus aussi!

Le bar ferme tard (quatre heures le week-end) et est une bonne option pour poursuivre la soirée après deux heures du matin si on ne veut pas aller en discothèque. Mais n'y allez pas avec des vêtements neufs car le lendemain il vous faudra direct les mettre à la machine tellement ils seront imprégnés de l'ordeur de moisi, de bière et de fumée qui règne dans ce bouge où personne n'ira vous emmerder, et où le patron vous raccompagnera pour vous ouvrir la porte quand vous partirez. Au café Louvre, tu dois l'ouvrir toi-même la porte! Comme quoi, les véritables établissement de classe ne sont pas toujours ceux que l'on croit.

A éviter quand même pour le rendez-vous que vous avez donné à Anne-Charlotte, la fille que vous avez rencontrée l'autre jour au musée national, qui écrit une thèse sur l'influence de la culture intensive de la betterave dans le développement de l'art Sécession dans les pays tchèques et qui aimerait beaucoup découvrir ce Žižkov dont on lui a tant parlé. Plus tard peut-être, mais préférez un autre endroit pour mettre toutes les chances de votre côté. Vraiment!

mercredi 26 décembre 2007

Le bunker de Parukarka

Jeunesse décadente

Bon, je vous ai déjà parlé de la buvette de Parukarka, toujours debout à la date d'aujourd'hui malgré l'ordre donné par la mairie de Prague 3 d'évacuer. Maintenant passons au bunker, le lieu sans doute le plus lamentable que j'aie vu ici, mais en même temps il faut le dire un des plus hors norme.

Comment y aller?

Allez donc lire l'article "La Buvette de Parukarka", tout y est déjà expliqué.

C'est comment ?

D'abord ça ressemble à station de métro "Abbesses" à Paris, avec un long escalier en colimaçon qui n'en finit pas. Pas d'ascenseur, l'ascension à pieds au retour doit être difficile pour ceux qui sont en pré-coma éthylique.

Après il y a une salle en longueur avec des murs de béton, un bar sur la droite, puis trois ou quatre fauteuils défoncés avec une table. Comme ce sont à peu près les seuls sièges de la salle ils sont toujours inévitablement squattés. Ensuite une salle de danse avec de la techno, mais pas trop underground il me semble, je suis pas expert en techno, excusez-moi. Puis une salle en longueur avec une lumière verdâtre qui donne un très joli teint de zombie aux personnes présentes. Il y a des bancs, on peut s'assoir mais c'est pas hyper convivial, d'autant plus que juste après il y a la salle avec de la techno hardcore et que c'est pas vraiment bien isolé.

Bref, le paradis pour ceux qui aiment s'envoer un ecsta de temps en temps pour aler danser, y a pas mal de teufeurs dématés à la pervitine là-bas, souvent assez jeunes d'ailleurs (20 ans, pour vous, c'est jeune?) Les autres tiennent en général une demi-heure, le bruit est trop infernal et c'est vraiment pas confortable comme endroit. Veni et vici, a tchao bonsoir on va chercher d'autres endroits!

mercredi 19 septembre 2007

Café Louvre

Localisation: rue Narodni 116 dans Staré Mesto, la vieille ville, à côté de Narodni Trida.
Comment y aller: métro ligne B station Narodni Trida, tram lignes 9, 22, 23 et plein d'autres à Narodni trida aussi. Après c'est tout près. Le Café Louvre est à dix minutes à pied de la place Venceslas.

Enfin un endroit qui a la classe!

Bon jusqu'ici je vous ai surtout emmené dans des endroits plutôt folko et parfois un peu crade,s il faut bien reconnaître. Si vous êtes allés à Prague avec votre copine et que vous lui avez infligé Ujezd et la buvette de Parukarka vous pourrez vous rattrapper en l'invitant au café Louvre.

Allez donc ranger vos veilles docs pourries à coques, votre veste de surplus de l'armée allemande et votre keffieh à tête de mort, et rasez-moi un peu cette barbe de trois jours, jeune homme. Ou remisez votre panoplie à base de Billabong et de Quicksilver et préférez-lui la jolie chemise à fines rayures que maman vous a acheté il y a quelques années pour les oraux du bac et que vous avez gardée par lui faire plaisir. Et partez pour le café Louvre.

Mais avant lisez ceci pour impressionner votre copine et pour lui montrer que vous aussi vous êtes venus à Prague pour la culture.

Car le Café Louvre c'est la grande classe. Etabli au premier étage d'un palais de la ville qui domine la très passante rue Narodni, ce café existe depuis 1902. Il a connu François Joseph, Masaryk, Heydrich, Gottwald, Dubcek et Vaclav Havel. Des serveurs impeccablement stylés assurent un service tout en souplesse pendant que vous vous prélassez sur les banquettes en informant négligeamment votre interlocuteur que Franz Kafka et son ami Max Brod (celui qui fit connaître Kafka, c'est un critique littéraire tchèque) aimaient fréquenter ce lieu fort prisé par les intellectuels de l'époque.

Bon ceci étant si vous voulez du décor authentique il faudra aller au Slavia car au Louvre ça se voit que ça a été refait, sans doute dans les années 90. C'est sans doute plus confortable mais moins pittoresque, j'admets. Les spécialités de l'établissement sont plus l'expresso Lavazza ou la capuccino Segafreddo que la Gambrinus où la Pilsen, mais on est en Tchéquie, rassurez-vous, on vous donnera de la bière si vous en voulez vraiment.

Alors, comment dire? Le Café Louvre c'est bien pour faire une pause dans un endroit classe lorsqu'on se balade dans la ville. Mais sinon l'ambiance n'a rien de particulier, des cols blancs après le boulot, des amis quinquagénaires qui s'offrent un petit plaisir et beaucoup de touristes aussi. Reste que s'il fait beau et qu'on est sur la terrasse on peut avoir une vue sympa sur Narodni et voir courir les piétons et passer les tramways, ce qui est toujours un spectacle assez réjouissant je trouve, pas vous?

Et ce soir comme ça vous pourrez aller à El Dorado sans scrupules, vous aurez sacrifié au rite du café pragois tel que compris que le Guide bleu!

U Sadu

Localisation: Škroupovo náměstí 5 à Zizkov, tout près de la tour de télévision et pas loin de la frontière avec Vinohrady.
Comment y aller? C'est près de la place Jiriho z Podebrad (vous savez la grande place avec la cathédrale bizarre au milieu par où vous êtes passés pour aller au parc Rieger). Il faut donc prendre le métro ligne 1 jusqu'à Jiriho z Podebrad, ou le tram (10,16) jusqu'à Vinohraska vodarna, ou encore le tram 11 jusqu'à Jiriho z Podebrad. En tout à vingt minutes environ de la pace Venceslas. Arrivé sur la place allez vers la tour de télé (vous ne pouvez pas rater celle-ci, elle fait 216 mètres de haut!), U sadu se trouve sur une petite place ronde. Si vous ne trouvez pas demain directement la hospoda, elle est connue.

U Sadu est une hospoda très populaire dans cette zone de la tour de télé et de la place Jiriho z Podebrad qui marque la frontière entre Zizkov et Vinohrady. Peut-être parce qu'elle est de grande taille (sur deux niveaux) et peut accueillir plus de 200 personnes.

Il y a une terrasse très agréable sur la place (en été naturellement) qui ferme malheureusement à onze heures, mais on peut continuer à l'intérieur. Déco sympa (vieux postes de radio et vieilles plaques en émail partout, vous voyez le style? mais ça ne donne pas trop dans la nostalgie communiste, sentiment ici assez peu répandu d'ailleurs) et public jovial, bonne atmosphère, c'est le bar idéal pour passer une bonne soirée à tchatcher avec trois ou quatre potes.

Le point fort est sa localisation puisque U sadu n'est pas loin du mythique Palac Akropolis, haut lieu des nuits pragoises dont je vais vous parler maintenant. Une soirée lâchage à Akropolis peut tout à fait être préparée à U Sadu, ensuite il n'y a que cinq ou dix minutes de marche, ça dépend de votre état!

Café de l'Institut français

Localisation: dans l'Institut français, Stepanska 35, c'est une rue perpendiculaire à la place Venceslas, à peu-près à mi-heuteur de celle-ci à gauche en descendant.
Comment y aller?: métro Mustek, tram 9, 14, 3 entre autres à Vodickova.

Le café de l'Institut français est un endroit sympa pour s'arrêter manger ou prendre un café quand on est place Venceslas. On peut y trouver la presse quotidienne française du jour et retrouver un peu l'ambiance française, avec la musique et la langue, même s'il y a aussi pas mal de Tchèques. Particulièrement agréable en été avec la terrasse intérieure. Intérieur non-fumeur, c'est à noter. Personnel francophone très sympathique. Petit point faible: pas de bière pression. gros point fort: il n'y a pas besoin d'expliquer aux serveuses comment préparer un bon Ricard, elles le savent.

Ouvert juste la journée (jusqu'à 20 h en général) même il reste ouvert plus tard lorsqu'il y a des manifestations culturelles (soirées littéraires, vernissage d'expos, etc).

Pour ceux qui atterriraient sur ces pages et qui vivent à Prague, signalons qu'à l'Institut français on peut voir des films pas trop mals, pas les dernières nouveautés bien sûr mais ça se tient, qu'il y a des expositions de photo de sculpture et de peinture (me demandez pas quoi, vous aurez sans doute compris que je préfère le sport aux arts plastiques!) et une bibliothèque bien achalandée, faut acheter la carte mais c'est pas cher, 450 couronnes par an. Bref, un endroit incontournable si on veut maintenir le contact avec la mère patrie, dommage que l'Equipe ne soit pas disponible dans la salle du café!

U vystřeleného oka

Localisation: U Božích bojovníků 606/3 dans le quartier de Zizkov. C'est une petite impasse perpendiculaire à la rue Konevova, une grande avenue qui remonte tout Zizkov. La hospoda est au pied de la colline de Vidov (celle surmontée d'une grande statue équestre, si vous êtes vaguement curieux vous serez bien montés au sommet d'une tour et d'une église quand même, où bien vous êtes venus ici seulement pour la bière?), colline qui sépare les quartier de Zizkov et de Karlin.
Comment y aller? Bus 133 et 207, arrêt "U Pamatniku". En tram en prenant le 5, le 9 ou le 26 et en descendant à Lipanska. Ensuite, prendre à gauche (si vous venez du centre) pour retomber sur la Konevova, et remontez celle-ci. Le bar se trouve près du tunnel piéton qui passe sous la colline et relie Zizkov et Karlin.

On continue dans le bar zizkovien typique. je vois ai déjà parlé un peu de Zizkov et ses fiers habitants joviaux, cultivant soigneusement leur différence avec le reste des Pragois plutôt réservés, dans l'ensemble. C'est vrai et on ne peut pas le nier, le Tchèque est moins exubérant que l'Espagnol, ce doit être la théorie des climats qui joue. Mais le Zizkovien, aime rire et parler, parfois même on peut le trouver vraiment soûlant tellement il s'arrête pas.

Le Zizkovien aime tous ces bars qui sont planqués dans les impasses qu'on trouve le long de la Konevova juste sous la colline de Vidov, contre la ligne de chemin de fer. Ca peut être un plan cuite intéressant, ça: remonter la Konevova et s'arrêter à chaque bar. Un bon plan rencontre aussi si on veut baragouiner un peu le tchèque, il doit bien y avoir parmi vous des gens qui le parlent un peu quand même? Il les aime car en été il y a des terrasses où on peut prendre le frais, et parce qu'en hiver il règne dans la petite salle aux murs blanchis et aux bancs de bois une atmosphère chaleureuse. Il les aime parce qu'il y retrouve ses potes qui comme lui passent le plus calir de leur temps libre au bar.

Et vous, vous aimerez peut-être le Borgne (c'est à peu près ce que veut dire "U vystreleneho oka") pour toute cette ambiance que je suis efforcé de décrire. Pour les trains qui passent à intervalles réguliers dans la nuit. Pour la compilation de The Jam que le patron a eu le bon goût de mettre sur son lecteur CD, il est rare de pouvoir de nos jours esquisser un vague pas de danse en attendant sa cinquième bière sur les mesures de "Going" unerground" ou de "Eton Rifles". Pour le type qui t'explique pendant une heure qu'il a un bar à Zizkov (ailleurs) et qui se prend pour le plus grand génie artistique de la terre. Pour le vieux qui essaye désespérément de t'expliquer ses tourments identaires (ma mère est slovaque, mon père est tchèque, ma grand-mère hongroise, qui suis-je?) en allemand, avant de conclure que finalement il est un homme du monde.

Allez donc y faire un tour si par exemple vous logez dans le quartier!

Bon on vient de faire deux bars un peu rudes, on va donc aller dans un endroit un peu plus calme pour se reposer des excès de la veille: allons au café de l'Institut français!

La buvette de Parukarka

Localisation: dans le parc de Parukarka à Zizkov.
Comment y aller? Tram 5, 9, 26, descendre à Olsanské Namesti. Le parc se trouve sur une petite colline contre la place, il faut traverser pour rejoindre le côté gauche de la place en tournant le dos au centre et on trouve tout de suite une petite route goudronnée qui mène au parc. La buvette se trouve à quelques centaines de mètres plus haut, on peut pas la louper.
Site internet: http://www.parukarka.cz/

Avouez-le, le Sport Bar vous a soûlé au propre comme au figuré. Pour la énième fois vous avez assisté à un match indigent de votre équipe favorite qui s'est terminé par un bon 0-0 entouré d'Anglais rougeauds qui s'excitaient autour d'un Middlesbrough-Blackburn. Comme d'habitude les trois ou quatre Italiens présents ont commencé à se foutre de vous dès qu'ils ont compris que vous étiez français. Si vous êtes suisse ou belge, vous aurez au contraire rigolé avec eux de l'infortune gauloise.

Bref, ça va pour aller voir du sport un soir d'ennui, mais il vous faut du solide, de l'authentique et du festif pour oublier ça.

Je vous propose donc aujourd'hui le bar le plus roots que j'aie vu jusqu'ici. Je l'appelle "la buvette de Parukarka" faute de mieux car à ma connaissance il n'a pas de nom.

Un peu d'histoire: la buvette est situé sur la colline de Parukarka qui domine l'église Saint-Roch édifiée à la fin du XVIIe siècle après une épidémie de peste. C'est une petite chapelle qui vaut le coup d'oeil si on se balalde dans le quartier, et si on a le temps on peut aussi faire un tour dans le cimetière d'Olsany qui est tout proche, contre l'église. Mais revenons à la buvette, qui est localisée au lieu-dit "na Krizku", ce qui veut dire "à la croix". Il paraît que c'était ici qu'on procédait aux exécutions capitales dans le temps, mais on n'a pas vraiment de preuve,s moi j'en ai pas, ma seule souyrce étant le site Internet de la hospoda, figurez-vous.

Par contre ce qui est sûr c'est que dans le parc on trouve quelques petits bunkers dont je me demandent à quoi ils ont bien pu servir, et pourquoi on les a mis ici. Peut-être pour protéger l'accès à l'abri anti-atomique qui se trouve sous la colline. Je n'ai pas pu le voir mais il est géré par un type qui y organise des soirées de temps en temps, l'entrée est une porte en fer grafitée qui se trouve à mi-chemin de l'escalier qui conduit de la buvette à Olsanské namesti, si vous voulez voir.

Bon alors la buvette elle est ouverte de l'après-midi à minuit une heure du matin. Et fréquentée par des kratchs encore pire qu'à Ujezd, là on est vraiment dans le fêtard incorrigible, le quart des type là-bas sont des keupons comme on n'en fait plus chez nous depuis les années 80, souvent avec des chiens aussi pacifiques qu'eux malgré leur grande taille.

Ne venez pas ici si vous êtes sensibles et n'aimez pas le bruit d'un type qui vomit derrière vous à neuf heures du soir alors que vous en êtes à votre première bière avec un collègue en prenant le frais à l'extérieur de la buvette, d'où on a soit dit en passant une belle vue sur Prague. Ne venez pas ici si la saleté vous rebute, l'intérieur de la hospoda est noir et c'est peu éclairé. Ca doit être lavé régulièrement mais ça fait sale quand on rentre.

Mais si l'underworld vous fascine, si vous aimez les ambiances et les types déjantés, si vous aimez vous-même vous allumer jusqu'à perdre le contrôle de vous-même, alors venez, vous serez les bienvenus. Les types de la buvette ou ses habitués vous expliqueront alors qu'ils luttent depuis quelques années avec la mairie de Prague 3 qui veut les virer pour mettre un truc plus clean à la place et qu'on est dans une société fasciste où chacun est surveillé, la preuve c'est qu'en haut de la proche tour de télé de Zizkov il y a une caméra qui filme en permanence la hospoda. Je suis allé voir sur Internet, c'est flou quand même, Ben Laden pourrait s'y cacher et se siffler sa bière sur la terrasse sans qu'on le reconnaisse.

Si vous avez des enfants, c'est sympa d'y aller dans l'après-midi puisqu'il y a un terrain de jeu juste à côté de la buvette. Vous vous souvenez du parc Rieger? Eh bien ici aussi on peut aller se chercher sa pivo pour la siroter tranquille en regardant ses rejetons se foutre sur la gueule pour une pelle et un seau.

Bref, Parukarka, c'est bien, je mets ça dans le top 5 des bars à Prague, tiens! Et puisqu'on est dans le roots restons-y et allons chez le Borgne.





Sport Bar Hvezda

Localisation: rue Ve Smeckach dans Nové Mesto. Je ne connais pas le numéro mais c'est facile à repérer, il y a une enseigne lumineuse avec une étoile.
Comment y aller? Métro: lignes A et B station Mustek, ou A et C (Muzeum). La rue Ve Smeckach est perpendiculaire à la place Venceslas, du côté droit en montant. De Muzeum il faut redescendre la place et de Mustek il faut la remonter.
Tram: lignes 6, 10, 16 ou de nuit 51 et 59, arrêt Stepanska ou IP Pavlova. La rue Ve Smeckach est perpendiculaire à la rue Zitna qui descend de la place IP Pavlova à Karlovo Namesti, côté droit en descendant. D'IP Pavlova il faut descendre et de Stepanska il faut monter.
Dans tous les cas à plus de dix minutes à pied (en groupe c'est vrai qu'on va plus lentement, toujours!) des arrêts indiqués ci-dessus.

Le Sport Bar Hvezda est un bar utilitaire. On n'y va pas pour l'ambiance ou se faire des copains et des copines mais plus prosaïquement pour regarder les retransmissions sportives. Il y a quatre ou cinq écrans géants, tous les matches de l'équipe de France de foot, les matches du tournoi des cinq nations de rugby, les matches d'équipes françaises de la ligue des champions, tout ça est diffusé. Public plutôt anglais mais pas du genre bourrin alcoolique fouteur de merde à la sortie.

Il peut vraiment certains soirs y régner une bonne ambiance. C'est ici qu'on peut entendre pendant dix minutes les chants de supporters écossais donnant le frisson après un sale but marqué sur corner par l'équipe nationale de foot face à la France en éliminatoires de l'Euro. Tout d'un coup Prague prend des airs de Glasgow ou de Liverpool. C'est ici aussi qu'on voit le TFC se prendre 4-0 par Liverpool et revenir à sa vraie dimension, n'en déplaise à Jean-Pierre Oyarsabal (vous ne connaissez pas Jean-Pierre Oyarsabal?). Pour le rugby ce n'est pas l'endroit idéal mais les conditions pour regarder sont correctes.

On peut même réserver une petite télé pour les retransmissions vraiment confidentielles genre finale de la coupe du monde de rugby ou du championnat du monde de handball.

On peut y manger des pizzas à partir de 100 couronnes. La desitka coûte 25 couronnes.

C'est souvent plein et mieux vaut réserver, voilà le site Internet:
http://www.sportbar.cz/

mardi 18 septembre 2007

Club Ujezd

Localisation: Újezd 18, dans le quartier de Mala Strana au pied de la colline de Petrin.
Comment y aller: tram n° 9, 20, 22, 23, arrêt "Ujezd". Ujezd est la rue qui longe la colline où roulent les trams, c'est facile à trouver, à peu près en face du mémorial aux victimes du communisme.

Le club Ujezd est un lieu mythique. C'est un bar à quatre niveaux fréquenté par la jeunesse déjantée de la ville, et encore il paraît que ça c'est calmé par rapport à il y a dix ans. C'est le bar où vous vous ferez des copains avec dix mots de vocabulaire commun et quelques bonnes bières dans le ventre. Pas mal de fumeurs de beuz, surtout dans les deux étages supérieurs. Le vendredi et le samedi soir toute une foule se rassemble, rit bruyamment, s'interpelle à grands coups de "hele" et de "vole", s'enfume, essaye pathétiquement de draguer des filles qui se marrent. Je ne connais pas beaucoup de bars sympas à Mala Strana mais celui-ci vaut absolument le détour.

En journée c'est sympa aussi mais un peu plus calme, on peut pas être à fond 24 heures sur 24!

La déco est assez sympa avec des sculptures marrantes en fer forgé et des dessins rigolos par exemple pour indiquer les toilettes.

On montre parfois du foot ou du hockey, quand la Tchéquie ou le Slavia jouent.

Kavovarna

Localisation: dans le passage du Lucerna qui relie les rues Vodickova et Stepanska, à deux pas de la place Venceslas.
Comment y aller? On ne va pas à la Kavovarna, on s'y arrête pour boire un coup. Sinon et si vraiment vous y tenez, il faut descendre au métro Mustek (lignes A et B) ou au tram Vaclavské namesti (lignes 3, 9, 14 entres autres).

La Kavovarna n'a rien de typique. le bar est situé dans une galerie commerciale du Palac Lucerna, complexe de loisirs construit en 1935 par le père de Vaclav Havel. Car si Lech Walesa était un simple ouvrier naval, Vaclav Havel, lui, vient d'une famille qui était très riche avant le communisme.

Donc la Kavovarna, c'est un bar d'étudiants et de jeunes actifs tchèques qui s'arrêtent ici boire un coup après les cours ou après le boulot. La bière n'est pas fameuse, si on veut il y a du vin blanc mais il est un peu acide. Mais l'atmosphère est très chaleureuse et s'arrêter dans ce bar après se les être gelées en remontant la place Venceslas en hiver peut être une bonne idée, surtout le soir entre 18h et 20h où il y a une bonne ambiance, les gens faisant une petite pause sociale après s'être emmerdés toute la journée dans leurs bureaux. Pas mal de jolies filles élégantes et pas tellement de touristes.

Aucun intérêt en été, mieux vaut encore aller sur une terrasse!

Cekarna

Localisation: Příčná 4, Prague 2 ( quartier de Nové Mesto). C'est une petite rue perpendiculaire à la rue Zitna sur la droite en descendant, près de Karlovo Namesti. De la place Venceslas compter dix minutes à pied pas plus.
Comment y aller?: tram: lignes 4, 6, 10, 16, 22, 23, station "Stepanska", prendre à droite en descendant jusqu'à la Zitna qui est parallèle à la rue Jecna où est situé l'arrêt de tram, puis aller en bas de la rue, la Příčná est sur la droite. Métro: ligne B, Karlovo namesti.

Il est étonnant de trouver un bar comme la Cekarna aussi près de la place Vencesas, dans un quartier peu à peu envahi par les hôtels et les pizzeria. Profitons-en avant qu'il ne soit emporté à son tour dans le tourbillon de la spéculation immobilière!

La Cekarna est un bon vieux bar bien roots où on vient se soûler entre amis dans une atmosphère détendue, jugez plutôt:

http://vohas.webz.cz/ss2452003.html

Le sol est un plancher vieux de trente ans, les murs sont jaunis par le tabac et l'odeur de bière et de clopes y est omniprésente. Il y a une grande salle pas mal pour regarder le foot ou le hockey en hiver mais ce n'est pas un sport-bar et ils ne diffusent que les matches de la Tchéquie. Il y a une arrière-salle un peu plus tranquille avec des néons blafards et des banquettes de moleskine et un baby-foot.

La bière n'est pas toujours excellente, peut-être le nettoyage des tuyaux de la pompe à bière n'est-il pas fait avec la fréquence requise. Amateurs de bière éclairés, évitez l'endroit. Mais ceux qui veulent faire la fêtes et ne sont pas trop regardant sur la qualité du breuvage (pas pire que la Kronenbourg dans tous les cas) aimeront cet endroit!

Bila Vrana

Localisation: V Šáreckém údolí 1, Prague 6, dans le quartier de Podbaba. Moins central on fait pas, faut admettre.
Comment y aller?: prendre le métro ligne A jusqu'à Dejvicka puis ensuite les bus 107, 147 160, 355, 359 jusqu'à la station V Podbabě, puis marcher un peu à pied en direction du vallon. Franchement, ce coup-ci, ça peut valoir le coup de prendre en taxi, et pour en revenir il faudra aussi en appeler un.

Je conseille plutôt la Bila Vrana (ça veut dire "la corneille blanche") à ceux qui habitent ici, ou alors à ceux qui restent plus de trois ou quatre jours. Car c'est assez loin et quand on y va, en général c'est pour la soirée.

C'est un ancien théâtre qui maintenant fait plutôt salle de concert, on peut louer la salle pour des manifestations privées style anniversaires d'ailleurs, ce qui fait que ce n'est pas toujours ouvert. C'est situé vraiment en lisière de la ville, au bord d'une petite rivière, il y a du vert partout, quand on est dans le jardin (où on peut jouer aux boules et faire des grillades) on se croirait à la campagne.

Le public est assez destroy, c'est vraiment undergroud comme endroit et il n'est pas rare que lors des concerts de punk des chaises soient cassées. Bière vraiment pas chère.

Si on vous y propose une soirée ne refusez pas!

Vobejvak

Localisation: quartier de Zizkov, rue Stitného 8, à dix minutes de la place Venceslas en tram.
Comment y aller? En tram (26, 9, 5 le jour, 51 et 58 la nuit), station "Husinecka". De la prendre la rue Blanhikova et ensuite la rue Stitného sur la droite.
Site internet: http://www.vobejvak.blogspot.com/ (en tchèque, mais il y a un plan).

Le Vobjevak est à classer dans la catégorie des bars typiques de Zizkov. Zizkov, c'est un quartier de Prague où il y a plein de bars et dont les habitants cultivent une réputations de joyeux drille à l'esprit un peu anarchiste. C'était avant un quartier ouvrier, qui cultive un antagonisme séculaire avec le quartier de Vinohrady qui lui était plutôt habité par la bourgeoisie. Pendant le communisme Zizkov était mal famé et on l'appelait le Bronx, pas mal de dissidents y ont paraît-il habité avant 1989.



Aujourd'hui c'est un quartier qui se boboïse mais est resté encore assez authentique (on n'y trouve as un expatrié tous les trois mètres comme à Vinohrady) et est rempli de bars sympas. Le Vobejvak est l'un d'eux. Déco simple et chaleureuse (on appréciera l'affiche de 1937 faisant de la pub pour une course de skis d'Allemands des Sudètes), de la place mais pas trop (surtout au bar!) et un baby-foot, on fait plas plus cosy quand il fait - 10° C dehors. L'été le jardin est ouvert, il est petit mais divisé en plusieurs espaces. Attention à l'escalier long et traître si on descend aux toilettes!

Le gros défaut du Vobjevak c'est le service qui est très lent et pas dans la bonne humeur. Si ce second point est assez accessoire, les commerçants en Tchéquie allant droit à l'essentiel et e se perdant pas en salamalecs, le premier peut être gênant quand il y a du monde. Mais si vous logez dans le coin, ça vaut le coup d'aller y passer une petite soirée. Ca peut être pas mal pour démarrer avant d'aller plus dans le centre, par exemple.

On ne mange pas mais il y a des restaus à côté.

Le biergarten du parc Rieger

Localisation: plusieurs entrées, le parc est situé au coeur du quartier de Vinohrady.
Y aller: en métro, prendre la ligne A jusqu'à la station Jiriho z Podébrad, puis de la place du même nom prendre la rue Manesova et puis à droite la rue Trébizského. En tram, il y a les possibilités suivantes:
11: descendre à la station "Vinohradska trznice" et de là prendre la rue Trébického
10, 16: descendre à la station "Vinohradska vodarna", de là redescendre jusqu'à la place Jiriho z Podebrad et ensuite suivre l'itinéraire indiqué plus haut.
9, 5, 26: descendre à station "Husinetska" (en face du stade de foot du Viktoria Zizkov), remonter par les rues Krasova, Kubelikova (prendre à gauche), Slavikova (prendre à droite) et Na Svihance.

A peu près toutes les stations de tram ou de métro sont à cinq minutes du parc, la plus proche étant l'arrêt du tram 11. Si vous êtes perdus ou peu assurés de votre direction, demandez le "Riegrovy sady".

L'endroit

Aménagé en 1903, le parc Rieger s'étend sur une dizaine d'hectares sur une petite colline qui domine la Nouvelle ville, le quartier de la place Venceslas. Il y a de belles pelouses et un parc pour enfants. Particulièrement agréable quand il fait beau, l'endroit est assez fréquenté.

Tout au sommet du bar, à côté de l'espace pour enfant, il y a le fameux biergarten du Riegrak. Admirez au passage l'esprit pratique des Tchèques qui ont placé le bar jusqu'à côté du jardin d'enfants pour que les bères de familles aillent tromper leur ennui au houblon et rendre plus supportable l'infernal séjour au milieu de la marmaille piaillante! On peut y emporter la bière dans un verre en plastique.

Le Riegrak, ainsi surnomme-t-on le parc, qui au passge et pour votre culture tire son nom d'un philologue et publiciste tchèque ayant vécu au XIXe siècle, Frantisek Rieger, et qui fut l'un de spères spirituels du mouvement national tchèque avec ses publications où il demandait l'autonomie culturelle et politique des Tchèques dans le cadre de la monarchie des Habsbourgs. Fin de la parenthèse historique, je sais que vous n'êtes pas là pour ça!

Le biergarten du Riegrak, donc, c'est un immense biergarten où peuvent sans doute rentrer sans problème 500 personnes. Quand on va au parc le soir, on peut le trouver sans problème en se repérant au bruit. Il faut aller se servir aux deux bars, mieux vaut se prendre quelques binouzes d'avance les soirs d'affluence car il y a souvent la queue.

Les soirs de foot et de hockey il y a un grand écran. C'est sans doute l'endroit idéal pour aller voir Zidane foutre un coup de boule à Meterazzi si on est à Prague un soir de finale de coupe du monde de foot. Pendant les championnats du monde de hockey, essayer d'aller y voir un Tchéquie-Russie (ennemis historique dans ce sport, comme la France et l'Angleterre en rugby) ou le deby Tchéquie-Slovaquie.

Les soirs d'été on peut vraiment y rester des heures à s'enquiller bière sur bière en défaisant le monde. Si on a faim, il y a des saucisses pour 35 couronnes. Si on a faim seulement.

Les soirs d'hiver il vaut mieux aller ailleurs. Je n'ai jamais essayé et je suppose que c'est fermé.

On se demande vraiment pourquoi il n'y a pas d'endroits de ce genre en France, pays où il fait plutôt beau. Peut-être parce que l'immobilier y est cher, où qu'il y aurait inévitablement du souk, c'est vrai que pour cohabiter à 250 bourrés il faut peut-être un minimum de sens civique.

Les bars à Prague

Avant de décrire les bars pragois que j'ai visités, commençons par quelques généralités sur les débits de boissons de la capitale tchèque.

Prague compte beaucoup de bars. Je ne les ai pas comptés et je n'ai pas eu connaissance des données officielles, mais c'est une ville où les endroits pour sortir ne manquent pas. Par rapport aux Français, les Tchèques reçoivent peu à la maison et préfèrent aller au bar entre amis. C'est la première explication du nombre de bars ici. La deuxième, c'est que Prague est une ville très touristique attirant aussi bien les retraités désireux de compléter leur connaissance de l'architecture gothique que les jeunes travellers recherchant l'aventure et les sensations fortes. Ces jeunes touristes aiment sortir dans les bars. Ajoutons pour finir que la ville est une destination populaire au Royaume-Uni pour l'organisation de stagging parties (enterrement de vie de garçon) en raison du coût modique de la bière et du séjour qui compense largement le prix du billet d'avion low-cost. Chaque week-end des hordes d'Anglais ivres morts parcourent le centre-ville en s'égosillant.

Donc Prague a beaucoup de bars, que je diviserai très grossièrement dans les catégories suivantes:

1) Le café traditionnel à la viennoise:

Comme à Vienne, ce sont des grands cafés avec des belles façades Art nouveau ou Sécession et des serveurs impeccablement stylés où on lit le journal en buvant des expressos ou des capuccinos et plus rarement de la bière. Le café Slavia sur la rue Narodni en est l'archétype. Comme ils font partie du patrimoine historique de la ville ils sont mentionnés dans tous les guides touristiques et donc, assez....touristiques, il n'y a pas d'autre mot. Ils sont assez chers mais pour un porte-feuille français ça reste abordable, comme en France à peu près pour le café.
Si on aime l'histoire tchèque on pourra y rêvasser une demi-heure en essayant de déchiffrer le journal en pensant aux débats enflammés que conduisaient ici les leaders du mouvement national tchèque dans les derniers temps de la monarchie des Habsbourg. Pas mal aussi pour un rendez-vous galant. Pas mal pour y lire le journal une heure pour tuer le temps entre deux rendez-vous ou deux visites, pas mal aussi pour les rendez-vous d'affaire ou quand on veut juste discuter en tête-à-tête dans un endroit confortable. Mais définitivement pas l'endroit pour sortir en s'amusant.

2) Le bar pour jeunes propres sur eux et touristes du centre ville:

C'est sans doute le type de bar le moins intéressant de la ville. Rien de typique dans ces endroits à la décoration souvent d'une banalité effrayante, qui servent de la bière d'une qualité laissant souvent à désirer, et dont la clientèle se compose de jeunes locaux bien habillés (des étudiants sérieux, probablement) et de jeunes touristes, ceux-ci étant majoritaires en été. A éviter sauf si c'est la chasse à la belette stylée qui vous intéresse, auquel cas c'est ce qu'il vous faut.

3) Le bar sympa:

Là ça commence à devenir intéressant. Peu de bars de ce genre au centre-ville mais il y a en a dans des quartiers périphériques faciles à atteindre (Smichov, Andel, Zizkov, Vinohrady...). Clientèle disparate et portée sur la bière. Bonne ambiance, surtout les soirs d'hiver quand il fait froid dehors et en été lorsqu'il y a des terrasses. Le décor est souvent vieux, un peu comme dans les bars berlinois de Prenzlauer Berg. On peut généralement y fumer de l'herbe, chose ici très répandue et très largement tolérée par les pouvoirs publics à défaut d'être permise comme en Hollande. Il y a des clients que la bière rend fort sociables et ont peut vraiment y passer d'excellentes soirées en s'y faisant des copains.

Certains pourront trouver ce genre de bar un peu cradingue et c'est vrai qu'on ne peut pas forcément toujours leur donner tort. Mais ceux qui aiment les soirées vraiment trop arrosées à base de rires et de chansons seront enchantés par ces endroits devenus trop rares en France.

4) Le bar typique tchèque: la hospoda

Ceux qui souhaitent aller au-delà d'une banale cuite et souhaitent à l'occasion de leur voyage essayer de comprendre l'âme du peuple tchèque iront dans une hospoda. C'est le bar typique tchèque, où on sert de la bonne bière à la pression que vous apporte une serveuse aux mollets de lanceuse de poids soviétique par paquets de dix chopes à chaque tournée. Le bar où les beaufs du quartier viennent toucher leur ration quotidienne d'alcool avec leurs amis. L'équivalent mutatis mutandis du PMU français.

Les hospoda sont généralement de petite taille. La salle est assez sombre avec des bancs et des sièges en bois et parfois des huisseries au mur. L'odeur de bière et de tabac est omniprésente. Des petites nappes vertes Pilsen Urquell décorent les tables: si vous voyez ces nappes, dites-vous que vous êtes dans un endroit typique, c'est un peu l'équivalent du cendrier Ricard chez nous.

Dans les hospoda la bière est bonne et parfois on y mange vraiment bien. Le contact avec les clients est généralement difficile, les habitués n'aimant pas trop par définition les nouvelles têtes et étant souvent incapable de comprendre une autre langue que le tchèque ou le slovaque.

On ne se fera pas sauf exception d'amis ici, mais on peut quand même y rentrer sans crainte, rassurez-vous! On en sort souvent plus bourré que prévu car si vous avez fini votre bière et que vous restez plus de six secondes devant votre verre vide, le serveur (ou la serveuse) vous resservira dans la foulée. Le choix de boissons sans alccol est assez limité, le choix de boissons alcoolisées aussi d'ailleurs puisque ça se limite à la bière et aux tords-boyaux locaux.

Ca peut être pas mal pour passer une soirée entre amis où on discute en buvant avant de s'apercevoir en sortant qu'on a vraiment trop chargé la mule par rapport à l'objectif initial d'une "soirée pépère avec deux ou trois bières" . Et c'est en tout cas à voir quand on visite la Tchéquie, de même qu'à mon avis nul voyage touristique en France ne serait complet sans une visite de PMU, soit dit au passage pour les étrangers francophones qui se seraient aventurés sur ces pages. Pratique aussi pour boire de la pression chez soi: quand vous invitez des amis chez vous et que vous voulez boire de la bière, allez donc à la hospoda du con avec votre cruche à bière (en vente dans tous les bons magasins) et faites-là remplir à la pression, vous pouvez l'emporter chez vous ensuite. Cool non? Evitez la bouteille en plastique, les serveurs n'aiement pas.

5) Le herna bar

Amateurs d'atmosphère glauques, c'est par ici. Les herna bar sont omnprésents en Tchéquie. Ce sont des bars avec des machines à sous fréquentés exclusivement ou peu s'en faut par des joueurs impénitents et impécunieux, s'ils étaient riches ils iraient au casino. Dans un décor de néons aggressifs, quelques ectoplasmes appuient fiévreusement les boutons des machines à sous en buvant de temps à autre une gorgée de bière mal tirée par un serveur aux cheveux péroxydés qui s'ennuie à mourir.

Oui mais voilà, ils sont souvent ouvret 24h/ 24, pour finir complètement la soirée ça peut être une idée de passer dix minutes dans la herna qu'on aura inévitablement près de chez soi.

Ce blog ne se limitera pas à ces cinq catégories de bars, rassurez-vous, vous y trouverez aussi quelques clubs et des endroits n'entrant dans aucune catégorie. Passons maintenant si vous les voulez bien aux indispensables informations pratiques.

Informations pratiques

Quoi boire?

En Tchéquie, la boisson nationale, c'est la bière. Les Tchèques se tirent la bourre avec les Allemands et les Belges chaque année pour le titre de plus grand consommateur, et tournent en moyenne à 120 litres par an et par personne (en France c'est dans les 40 litres, on est modeste). La bière tchèque est réputée dans le monde entier depuis longtemps, je me souviens que même au temps du communisme on trouvait en France de la Pilsner Urquell. La bière tchèque est généralement une pils, une bière blonde plutôt légère à l'allemande, y'a quelques brunes mais amis belges, ça ressemble plus à la Jupiler qu'à la bière blanche et le choix n'y est pas aussi vaste que chez vous.

Dans les pils il y a deux catégories:

- la desitka, bière à 10% de fermentation, la plus légère, 4, 5 dégrés d'alcool, comme la Kronenbourg mais bien meilleure naturellement. C'est aussi la bière la moins chère. La marque la plus répandue est la Gambrinus.

- la dvanactka (pron. dvanatsska), bière à 12% de fermentation, est un peuple plus forte, dans les 5, 2 degrés d'alcool. La marque la plus répandue et la meilleure est la Pilsner Urquell.

Il y a plusieurs marques connues: Gambrinus et Pilsen déjà mentionnées qui sont les meilleures à mon goût, la Staropramen, la Buvar (ou Budweiser, rien à voir avec la bière américaine du même nom), la Zltay Fasan, la Velkopopovicky Kozel (une des rares bières brunes). Mais souvent on ne trouve qu'une ou deux sortes de bière dans le bar, le plus souvent le couple infernal Gambrinus/ Pilsen.

Il va sans dire mais ça vaut mieux en le disant, la bière est servie à la pression, rarissimes sont les bars qui n'ont pas de tireuse et souvent peu fréquentables, imaginez un PMU français sans percolateur. Comme délivrer la bière à la pression est un art qui recquiert une certaine technique et un entretien scrupuleux des tuyauteries, certains bars ont une meilleure bière que d'autres. Les hospodas sont généralement les estaminets où la bière est la meilleure. Rares seront ici les cafés indiqués dont la bière n'est pas bonne, mais il en existe un ou deux dont l'atmosphère compense ce défaut rhédibitoire aux yeux de tout Tchèque normalement constitué.

Si vous n'aimez pas la bière, Prague n'est pas faite pour vous. Le vin est de qualité assez médiocre, même si le vin blanc de Moravie peut se laisser boire, il est par contre plus dur de trouver du bon vin rouge. La slivovice (alcool de prunes) est le plus souvent un infâme tord-boyaux qui ferait passer la mirabelle pour un divin nectar, si on veut en boire de la bonne il faut aller à la campagne mais certainement pas en prendre au bar, mieux vaut éviter l'exotisme et prendre une banale vodka. La même remarque vaut pour la hruskovice (alcool de poire). A part la slivovice les Tchèques ont une autre boisson nationale qui s'appelle la Becherovka. C'est une boisson assez forte (30 degrés au mois) dont le goût rappelle vaguement celui du génépi, autant dire que si on en boit, c'est juste pour goûter et dire qu'on a testé. A éviter aussi, donc à tenter si vous aimez prendre des risques, le rhum tchèque, le tuzemak, qui est assez traître et absolument infâme.

Pour les franchouillards indécrottables, une bonne nouvelle: magie de la mondialisation, il est possible de trouver du Ricard dans pas mal de cafés pragois. Mais il faut expliquer au serveur que ça se boit avec de l'eau, et une fois qu'il a compris, que ça se boit avec de l'eau du robinet (tout à fait potable ici) et pas de l'eau minérale. Quelques bars ont un bon choix de rhum, et il y a aussi des bars à cocktail sympas. Bon et puis vous trouverez toujours un whisky-coca si vous êtes saturés de houblon.

Quoi manger?

Bon ici on parle de bars et pas de restaurants mais dans pas mal de bars il est possible de manger. Pas très bien, mais après deux litres de bière ça peut permettre de se relancer, pas vrai?

On pourra si on a juste une petite faim se restaurer d'un bon nakladeny hermelin. C'est du fromaque mou qui rappelle un peu le camenbert qui macère dans l'huile et qu'on sert avec deux tranches de pain et du piment. Attention au piment c'est fort.

Manger chaud est possible dans pas mal de bars mais rarement après 9 heures du soir. On peut manger des frites (souvent baignant dans une huile vieille de toute la journée) accompagnées de smazeny hermelin, le même fromage qu'indiqué plus haut mais pané et frit. Très roboratif, comme la cuisine tchèque en général. Pour plus d'infos sur la cuisine tchèque, un lien: http://fr.wikipedia.org/wiki/Cuisine_tchèque

et un conseil: n'essayez pas de manger bien ici, pour la gastronomie vous vous êtes trompé de pays, la cuisine tchèque étant grasse, peu variée et peu raffinée. Les gloutons aux papilles gustatitves atrophiées qui aiment la trash-food pourront cependant trouver bons les plats locaux, s'ils ne restent pas plus d'une semaine.

Combien payer?

Pas cher. La Tchéquie est un pays en transition où le coût de la vie est nettement plus bas qu'en France et ça vaut particulièrement pour les bars. On peut se faire une soirée bar/boîte à moins de vingt euros, finies ces soirées loose où on se balade avec une vieille bouteille en plastique de mélange pour s'entretenir l'ivresse à peu de frais!

Un euro vaut actuellement environ, 27, 50 couronnes tchèques. Le prix de la bière variera entre 20 et 30 couronnes pour la desitka et 30 et 40 couronnes pour la dvanactka, sauf dans les bars classes et chers du centre-ville style Café Louvre ou Slavia. Un petit verre d'alcool fort ou un Ricard coûtera à peu près le même prix.

Il est importante de noter qu'ici une bière, c'est un demi-litre. Donc en gros c'est la pinte à 1 euro!

On peut acheter des cigarettes dans tous les bars pour 60 couronnes. 2, 50 euros le paquet de clopes, c'est pas beau ça?

Manger c'est un peu plus cher mais on peut s'alimenter pour 150/200 couronnes, et si ça vous fait trop cher, ben un sandwich infâme place Venceslas ou au parc Rieger ne vous coûtera que 30/35 couronnes.

Donc c'est pas cher, c'est pour ça qu'il est d'usage de laisser un pourboire d'environ 10%. On ne laisse pas le pourboire sur la table comme en France, mais on indique au serveur au moment de payer la somme qu'on lui laisse. On arrondit en général, si le serveur vous dit "175 couronnes", il vous faut en lui tendant le billet (de 200 ou 500 couronnes, mettons) lui répondre "190 couronnes", et il vous rendra la monnaie sur cette somme que vous aurez annoncée.

Les Français ont la réputation à l'étranger d'être radins, montrez que nous sommes des seigneurs en consentant à donner au serveur sans doute pas très bien payé cette modique somme! Pas à chaque bière, mais dès que vous avez dépassé trois ou quatre c'est raisonnable.

Comment communiquer?

Bon le tchèque de l'avis général c'est une langue assez difficile. Jugez plutôt:

" Ja jsem udelal touto stranku, aby lidi, kteri navstevuji Prahu, meli moznost seznamit se s lepsimi hospodamya a bary ceskeho hlavniho mesta".

Si vous n'avez rien compris c'est que vous ne comprenez pas le tchèque et qu'il faudra communiquer autrement, en anglais le plus souvent même s'il arrive de rencontrer des francophones.

Cela ne pose aucun problème dans les bars pour jeunes, beaucoup de Pragois de moins de trente ans parlant anglais. Mais dans les hospoda typique l'usage de la langue de Shakespeare est encore peu répandu, auss ce vocabulaire pourra-t-il vous être utile.

Pour les slavistes qui se seraient par mégarde égaré sur cette page, j'ai écrit comme on prononce en français. La lingustique m'intéresse mais ici ce n'est pas le propos, pour en savoir plus sur la langue tchèque c'est par là:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Tchèque

Sinon pour les autres, un petit vocabulaire. On prononce comme ça s'écrit en roulant le "r" et en accentuant la première syllabe.

Dobry dèn: boujour
Dobry vétchèr: bonsoir
Prossim: s'il vous plaît
Diékouyou: merci (si vous voulez rigoler finement, vous pouvez aussi dire "Tes couilles")....
Diky:merci aussi.
pivo: bière
yedno pivo: une bière
dvié piva: deux bières
kolik?: Combien
listek: le menu (bon courage s'il n'est pas traduit!)
toalety: les toilettes
Gde saou toalety?: ou sont les toilettes?
Maté sigarety?: vous vendez des cigarettes?
Mojna jist?: on peut manger?
Pardonn: pardon
Ja sem nastrajsky: je suis bourré
ty si pekna: tu est belle
ty si pekny: tu es beau
automat: distributeurs de cigarettes
ja té milouyou!: Je t'aime!
Mate popelnik: vous avez un cendrier?


Comment s'habiller?


Comme on veut, les Tchèques de ce point de vue ne sont pas bêtes et n'accordent pas une importance excessive à la tenue vestimentaire. Le derniers des Indiens ne sera jamais refoulé dans un bar à cause de ses cheveux trop longs et trop sales où de son sale pull marron de dix ans d'âges harmonieusement décoré du foulard à tête de mort des anarchistes. Même dans les boîtes, il n'y a pas vraiment de face control, faut vraiment être le dernier des kratchs ou être déjà à trois grammes et demi pour pas y être admis.


Quand?

A Prague les bars peuvent fermer très tard, certains peuvent rester ouverts jusqu'au matin, mais c'est plutôt rare: les Tchèques commençant à sortir plus tôt que nous ou que les Espagnols, il n'est pas rare que la soirée commence à 19 ou à 20 heures avec pic d'ambiance est autour de minuit, si vous voulez aller en boîte c'est un peu après ce moment-là qu'il faut décoller. La plupart des bars ferment à deux ou trois heures du matin, les hospodas typiques souvent plus tôt, vers minuit.

Tous les soirs de la semaine sont bien pour sortir au bar, sauf peut-être dimanche/lundi ou certains ferment, mais les soirs ou il y a le plus d'ambiance sont le jeudi, le vendredi et le samedi. APrague, c'est sans doute le jeudi soir qu'il y a le plus d'ambiance, car beaucoup de Pragois ont une petite résidence secondaire ou ils vont passer les week-end, surtout au printemps et en été, mais y'a aussi des fainéants qui n'aiment pas aller à la campagne, rassurez-vous, donc le vendrei et le samedi c'est pas mal aussi.

Ou?

A Prague, tiens! Tous les bars ici décrits sont situés à Prague, la plupart dans des quartiers relativement centraux. A chaque fois j'indique l'adresse, le quartier et la façon de s'y rendre en transports en communs.

Notons que Prague a un excellent système de transports en communs (3 lignes de métro et 26 lignes de tram), et qu'il y a des trams de nuit à intervalles d'une demi-heure. Attention, contrôle fréquents, éviter de resquiller, les contrôleurs sont en civil et on ne les voit arriver qu'au dernier moment. Le ticket coûte 26 couronnes, l'amende 500 sur place ou 1000 le lendemain ou rien si on arrive à faire avaler au type que vraiment, on n'a pas les 500 couronnes et que demain sans faute c'est sûr on sera avec le petit papier à l'adresse indiquée dessus pour payer l'amende.

Le taxi est une option mais l'arnaque au touriste est fréquente. Si une course dans le centre de Prague la nuit vous coûte plus de 250 couronnes c'est que vous vous êtes fait avoir. Dites-vous pour vous consoler que les Tchèques se font sans doute avoir dans les taxis parisiens!

On peut commander les taxis par portable en faisant le 14 014 mais en anglais souvent on doit attendre. Au prix du forfait mieux vaut encore se faire entuber de 100 couronnes!

La marche est enfin une option tout à fait réaliste dans les quartiers de Zizkov et de Vinohrady où les bars sont nombreux et peu éloigné les uns des autres. Attention au quartier de Zizkov qui est en pente et où les trottoirs sont souvent pavés et lesdits pavés souvent disjoints, risque de chute surtout en hiver!

A quelle période de l'année?

La Tchéquie est un pays froid. Si l'on veut profiter des terrasses, des biergarten et des filles en minijupe il faut venir de mai à août, en espérant que ce ne soit pas un été pourri. Après ça se dégrade nettement, et à partir de décembre jusqu'à mars normalement il fait froid, il neige et ça gèle.

En juillet août c'est blindé de touristes et les Pragois partent comme tout le monde en vacances. Le mieux est sans doute le mois de juin!

Mais en hiver c'est pas mal non plus, l'ambiance est souvent plus chaleureuse, l'alcool ça réchauffe!

Après ce tour de chauffe, entrons dans le vif du sujet avec l'un des plus grand biergarten de la cathédrale, le bar du parc Rieger à Vinohrady.

Introduction aux bars de Prague

Bonjour à tous.

Je vis à Prague depuis trois ans et je me suis dit que ça ne serait pas mal de faire un blog sur cette ville pour les gens que ça intéresserait.

Mais sur quoi écrire? sur l'histoire de la ville, l'article Wikipédia est très bien fait et il n'y a rien à rajouter. En plus il faudrait mettre des photos et je n'ai ni appareil numérique ni scanner. L'ampleur de la tâche me décourage d'avance.

Aussi ai-je décidé d'écrire sur les nombreux débits de boissons qui parsèment la ville, puisque mes pas m'ont conduit dans quelques-uns d'entre eux, du pire au meilleur. Ainsi le visiteur de ces pages désireux d'animer ses soirées pragoises trouvera-t-il un ensemble d'informations concrètes et subjectives sur les bistrots de la ville. Pour la culture, il y a le Lonely Planet ou la Guide du Routard; pour la chopine, il y a "Les bars de Prague"!

Allez, on commence la visite. Bonne lecture et à votre santé!